Interview : Théo Salvi, post-doctorant sur le projet NEPTUNE
Après des études en chimie et une spécialisation dans le domaine des traitements de surface, Théo Salvi a rejoint l'IRT M2P en tant que doctorant puis post-doctorant afin de contribuer à des projets innovants mêlant recherche académique et applications industrielles. Il nous présente son parcours, ses travaux dans le cadre des projets NXCHROME et NEPTUNE et sa vision pour l’avenir dans un secteur en pleine évolution.
Pouvez-vous nous résumer votre parcours avant d'intégrer l'IRT M2P ?
J'ai effectué l'intégralité de mes études supérieures à l'université de Besançon. Après une licence en chimie, j'ai poursuivi avec un master FTS (Formulation et Traitement de Surface). Cette formation en alternance m'a permis d’effectuer deux stages dans le domaine des traitements de surface, des expériences particulièrement enrichissantes.
Votre thèse s'inscrivait dans le cadre du projet NXCHROME, au sein de l’institut UTINAM. Pouvez-vous nous présenter vos travaux de recherche ?
Mon travail de thèse portait sur le remplacement du chromage dur à base de composés hexavalents, utilisé par le groupe industriel KNDS, par un bain de chrome trivalent inorganique développé dans le projet CRONOS 2024 porté par l’IRT M2P. L’objectif était d’optimiser ce nouveau procédé afin qu’il réponde aux exigences industrielles.
Mes missions se divisaient en deux axes principaux :
- Chimie : Je réalisais des campagnes de production de pièces avec divers paramètres pour comparer leurs propriétés à celles des références existantes. En parallèle, j'ai mené une étude électrochimique approfondie pour comprendre l’impact des paramètres de chromage et des composés du bain.
- Procédé : Cet aspect, plus académique, consistait à étudier et quantifier l’hydrodynamique du bain de traitement appliqué aux géométries spécifiques des pièces fabriquées par KNDS.
Depuis septembre, vous avez rejoint le consortium du projet NEPTUNE en tant que post-doctorant. Quel est votre sujet d’étude ?
Ce post-doctorat s’inscrit dans la continuité de ma thèse avec une perspective plus collaborative. Le projet NEPTUNE, suite de CRONOS 2024, réunit de nombreux partenaires industriels. Mon rôle couvre plusieurs missions, notamment :
- Éclaircir les mécanismes réactionnels du procédé à base de chrome trivalent et optimiser ses paramètres clés.
- Mettre en place une gestion plus précise de la loi d’alimentation du bain.
- Produire des éprouvettes de laboratoire afin de cartographier les caractéristiques des revêtements et évaluer leur aptitude à répondre aux exigences fonctionnelles des différentes applications du projet.
Comment décririez-vous votre expérience de jeune chercheur à l’interface entre recherche académique et industrielle ?
Je trouve cette expérience extrêmement enrichissante. Travailler sur un sujet pluridisciplinaire m’a permis d’acquérir de nouvelles compétences et de me former à des techniques non couvertes par ma formation initiale, comme le génie des procédés ou la conception assistée par ordinateur. Par ailleurs, la thèse et le post-doctorat m’ont offert l’opportunité de collaborer avec des professionnels de divers secteurs, enrichissant ainsi mon réseau.
Comment envisagez-vous la suite de votre carrière ?
Aujourd’hui, je ne regrette absolument pas mon choix d’orientation : le domaine des traitements de surface est particulièrement stimulant avec des enjeux industriels concrets et une science « palpable ». Je n’ai pas encore de projet précis pour la suite, mais je m’imagine plutôt poursuivre ma carrière dans le secteur privé, en production ou en recherche, toujours dans ce même domaine : je m’y sens à ma place et je peux contribuer à des projets innovants.